.. Napoléon écrivit un jour à sa soeur Caroline :
" -Votre mari est un brave homme sur les champs de bataille. Mais il n'a aucun courage moral."
C'est bien, en effet, le courage moral qui éclate dans tous les gestes et toutes les circonstances de la vie de Napoléon.
Ce fut une existence toute entière à supporter l'assaut du monde, seul, avec sa tête et avec son coeur !
Brumaire ne fut pas la première manifestation de cela, il y eût l'Italie et l'Egypte avant, et le commandement suprême n'est pas du domaine du courage militaire, mais celui du courage moral ...
Les actes atroces qui font partie de son histoire révèle un courage infiniment plus difficile que de s'exposer à la mort, c'est le courage de la pensée,
une aptitude à la décision héroïque qui, quelle qu'elle soit, brise le coeur.
Ainsi, à Jaffa, il doit choisir entre la mort violente pour les Arabes capturés et la mort par la faim s'il les épargne ... Il réfléchit et les fait tuer ...
Il est facile, après cela, de diminuer un grand Homme, en l'affublant de folie orgueilleuse, d'insensibilité, d'impulsivité, de crime même, dans tout acte
qui soulève la réprobation de la "morale universelle", lorsque doit jouer la conscience ...
Mais la conscience d'un grand Homme est un lieu bien plus redoutable qu'on ne le croit en général ! Car l'opinion de la morale universelle entre dans le jeu d'un grand Homme.
Lui se passe de morale, mais de conscience, jamais ; la morale fixe des règles, mais la conscience n'en veut pas ...
Dans les décisions éclatante, et visées par tous les regards, qu'un grand Homme est appelé à prendre, la morale publique et sa conscience ne cessent d'entrer en conflit.
Dès lors, les moralistes ont beau jeu ! Et l'interprétation des mobiles qui le poussent à agir devient la proie des impuissants !
"Le pouvoir, le sang-froid, le courage et la fermeté ne firent qu'accroître le nombre de ses ennemis ... Et l'on appela "orgueil" sa grandeur d'âme."
