Le plus grand homme qu'ait formé et révélé la guerre savait quel instrument atroce le hasard avait mis entre ses mains ; ce hasard qui, dès notre naissance, nous donne ou nous refuse les moyens de "dépasser les hommes". Napoléon fut un Grand Homme, avant même d'être un grand Capitaine, et entre les deux
subsiste une nuance.
En effet, il accepte ses dons, non pour la vanité et le pouvoir qu'il en retire, mais parce qu'il sait que s'il ne les acceptait pas, il ne parviendrait pas à
trouver en lui-même les sources d'énergie, de raison et d'imagination qu'ils ouvrent et répandent dans tout son être pour le nourrir et l'affirmer...
Non seulement il ne croit pas que la guerre soit le plus noble moyen dont dispose l'homme pour parvenir à conserver et à créer, non seulement il la juge comme un anachronisme et la suprême convulsion des brutalités primitives qu'il a la mission d'écraser, mais il souffre souvent du spectacle qu'elle donne ...
Ne s'est-il pas indigné de tueries inutiles ,à Ebersberg, à tel point qu'il s'enferma pour verser des larmes ...
Lorsqu'un officier lui annonce ce jour-là que le massacre grandit, il lui répond :
-"Vous voulez donc m'ôter mon calme" ?!
