Et c'est pour ne pas avoir su y mettre un frein au moment où les plus lucides de ses maréchaux le lui conseillèrent qu'il a fini par être vaincu.
Le génie quand il n'évolue plus et se montre incapable de s'adapter finit toujours par sombrer sous la loi du nombre. (Joker) ...
L'Homme de génie ne s'embarrasse point de frein ; il accomplit ce qu'il estime être son devoir, sa destinée, sans ruminer autre chose ; il fonce
et qu'importe le succès final pour un homme comme Napoléon ?
Il embrassait trop ? Soit.
Il eût pu, en lâchant l'Espagne, saisir la Russie, en lâchant Moscou, saisir l'Espagne, saisir même peut-être aussi l'Angleterre, en lâchant l'Espagne et Moscou ?
Soit.
Et après ? ....
L'oeuvre désintéressée qu'il vivait et obligeait à vivre, eût été beaucoup moins complète !
Ses admirables facultés s'alimentaient de ses excès mêmes, lui permettant de les commettre et d'en mourir, en donnant l'impression qu'il grandissait à
chaque étape ...
Et que dire de cette Campagne de France, durant laquelle, en seulement deux mois, il édifia le plus beau monument d'énergie, de décision, de caractère, d'imagination créatrice, de courage moral et d'orgueil qui soit sorti d'un coeur et d'une tête d'homme !? ...
Non, le Génie que fut Napoléon n'a jamais cessé "d'évoluer", et c'est dans cette grandiose course contre le temps et les ennemis qu'un ensemble de circonstances défavorables provoqua la fin de son règne.
