L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 27 Juin 2025 8:16 
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Et si "on" l'a dit et l'a redit, ça doit être vrai ? :4:


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Message Publié : 27 Juin 2025 12:24 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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"Les ornements du sarcophage ont été enlevés, et le cercueil extérieur en chêne a été mis à nu. Plusieurs sangles qui l'entrelaçaient ont servi à fixer par dessous des barres de bois dépassant les côtés du cercueil dans une assez, grande longueur, de manière que 40 hommes environ ont pu réunir leurs forces pour soulever ce lourd fardeau.

La Normandie présentait l'arrière au flanc droit de la Belle-Poule. Les deux navires étaient réunis par un plan incliné, sur lequel on avait établi un support dont le plan supérieur était horizontal.

Le cercueil a été porté à bras sur ce support qu'on a fait glisser jusque sur le pont de la Normandie où il a été assujetti."

Relation de ce qui s'est passé à Cherbourg... p.17.

40 hommes pour porter 2 200 kg, cela ne paraît pas de trop ! Mais ce serait bien trop pour seulement 1 200 kg !!

De plus, il est étrange que Joinville n'ait pas ordonné d'utiliser les fameux anneaux pourtant au nombre de 4 et assujettis aux parois du coffre en chêne. Il fit bien passer les bâtons sous le coffre en question !!![
Reconnaissant ainsi que les instructions ministérielles étaient dépassées devant le poids de "5000 livres"...

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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Message Publié : 29 Juin 2025 9:27 
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Inscription : 18 Août 2016 0:01
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Cyril Drouet a écrit :
Et si "on" l'a dit et l'a redit, ça doit être vrai ? :4:

A force d'enfoncer le clou (dans le cercueil) on fini par s'en persuader :rire2:
Cyril Drouet a écrit :
BRH : « Auriez-vous peur d’être mal reçu aux archives nationales ? Seriez-vous persona non-grata au musée de l’Armée ? »
Je peux vous assurer que non ! :rire2:

Ah... Vous avouez enfin ! Vous bossez aux Archives Nationales, vous êtes un copain de Charles-Eloi :4:
Expert auto-proclamé en futurologie je continue à prédire votre éviction de ce forum... ce sera un Lundi !
:16:


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Message Publié : 20 Juil 2025 17:00 
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Inscription : 25 Fév 2024 7:52
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Bruno Roy-Henry a écrit :
Il n'y a pas lieu de remettre en cause le nombre de porteurs : tous les documents officiels font état de DOUZE porteurs et le témoignage de Crépinet le confirme, nonobstant les Cent-gardes qui se transforment en charpentiers !!!




Tous les documents officiels font état de douze porteurs, dites-vous ?
A noter que vous n’avez pas été toujours par le passé aussi catégorique sur l’affaire. Ainsi, en 2010, si vous écriviez « Il y a fort à parier que le cercueil ne contient plus le fer blanc... La différence des porteurs (36 en 1840, 24 en 1861) accrédite cette idée... » ; de 24 on passait définitivement à 12 cinq ans plus tard, avec comme base le PV 1861, dans un sujet au titre pour le moins étonnant : « Scoop ! Douze porteurs seulement en 1861... La preuve ! »
A la suite de ce « scoop ! » (le document avait pourtant été édité dès 1862, et bien connu depuis plus de 42 ans suite à l’ouvrage de Jean Boisson « Le retour des Cendres »), vous lanciez alors : « Nous l'avions pressenti, mais les documents à disposition n'étaient pas clairs : 24 ou 12 porteurs en 1861 ? Par prudence, nous avions retenu le chiffre de 24[…] Le nouveau document que nous avons découvert ne laisse plus aucun doute. Il n'y avait que douze porteurs en 1861 ! »
Suite à cette « découverte », l’absence de doute affublée de l’habituel point d’exclamation devenait donc la règle… Choix curieux bien peu en phase avec la prudence que la recherche historique impose...

Bref... revenons-en à votre affirmation : « Tous les documents officiels font état de douze porteurs »
A lire ces mots, on pourrait penser qu’ils sont nombreux ces fameux documents. Qu’en est-il exactement ?
On dispose bien les instructions de Cambacérès, grand maître des cérémonies : « Douze Cent-gardes prendront le cercueil et le transporteront, précédé du grand aumônier et du clergé, au tombeau, sous le dôme, au milieu d'une haie de Cent-gardes […] Les Cent-gardes placeront le cercueil dans le tombeau » ;

mais ces directives, aussi officielles soient-elles, ne sont que prévisionnelles.

En revanche, nous avons le procès-verbal de la translation rédigé postérieurement à la cérémonie:
« Le cercueil de l'empereur Napoléon Ier a été enlevé de la chapelle Saint-Jérôme et transporté à bras par douze porteurs entourés de douze des Cent-gardes de l'Empereur, et il a été déposé dans le sarcophage en granit de Finlande préparé dans le tombeau. »

Hormis ce procès-verbal, on peut aussi (pour rester dans le caractère « officiel » vers lequel vous nous orientez) se référer, toute proportion gardée, au Moniteur du 3 avril 1861, mais celui-ci ne donne rien sur le nombre de porteurs, et ne nous dit que ceci : « Des Cent-gardes en grande tenue entouraient le cercueil pendant le trajet de la chapelle à la crypte du tombeau. »

En somme, nous n’avons sous la main qu’un seul et unique document officiel faisant état de douze porteurs. Je ne vois donc pas ce que vous entendez par « tous les documents ». Serait-ce seulement un effet de manche malheureux, ou auriez-vous à nous transmettre d’autres sources « officielles » qui m’auraient échappé ?

Attardons-nous maintenant au témoignage de Crépinet, confirmant selon vous les documents officiels et paru 26 ans après les faits, dans le Gaulois du 26 septembre 1887.
Dans le procès-verbal relatif à la cérémonie du 2 avril 1861, les douze porteurs ont un statut indéfini alors qu’il devait s’agir à l’origine (selon les instructions de Cambacérès) de Cent-gardes ; et ce changement par rapport aux directives premières se retrouve bien (pas de besoin donc de « nonobstant ») dans le témoignage de Crépinet, les mystérieux porteurs étant des charpentiers : « C’étaient des cent-gardes qui devaient porter le corps ; mais la bière était tellement lourde que nous dûmes la faire transporter par douze charpentiers habillés en cent-gardes. »

Le nombre des porteurs évoqués dans le procès-verbal de 1861 est donc bien confirmé par Crépinet.
Doit-on pour autant, comme vous le faites depuis votre « scoop », clore le sujet de manière péremptoire et définitive ?
L’affaire n’est malheureusement pas si simple...

Vous vous attachez à Crépinet pour ce qui du nombre de porteurs, mais son témoignage ne parle pas que de ce détail. L’architecte nous dit aussi ceci :
« La bière reposait sur des bâtons qui se trouvèrent trop long pour passer de front par la porte située au fond de l’église. On fut donc obligés de les scier -ce qui demande un temps assez long – pendant que l’empereur Napoléon III attendait, assez anxieux, croyant à un accident. »

L’incident des brancards n’est pas inscrit dans le procès-verbal de la translation. S’il faut faire confiance au témoignage de Crépinet (à moins d’y prendre ce qui nous arrange), il nous faut alors admettre que le procès-verbal ne dit pas tout, et que tout officiel qu’il soit, il n’est pas forcément exhaustif et très précis (on l’a déjà vu lors de l’évocation nébuleuse des « porteurs-charpentiers »).

Recoupons donc les sources et attachons-nous à ce qu’a pu dire la presse de l’époque au sujet. Comme dans le témoignage de Crépinet, on s’aperçoit que le PV de 1861 semble incomplet.
Ainsi, La Patrie, du 3 avril indiquait ceci :
« Le corps, placé sur un petit chariot, est sorti de la chapelle Saint-Jérôme, précédé du clergé, accompagné de 12 Cent-gardes. »
Ce dispositif s’inspirait-il de celui utilisé en 1841 et décrit par Le Temps (8 février) ?
« Après la messe, le cercueil décoré comme il l’était au 15 décembre, et surmonté vers la tête, de la couronne impériale, et vers les pieds, de l’épée et du petit chapeau, a été mis en mouvement sur un plan incliné construit en charpente, et amené jusqu’à l’estrade établie dans la chapelle Saint-Jérôme. Cette sorte de rail et la charpente qui entourait l’estrade ont été enlevées avec une inconcevable rapidité, et le cercueil a apparu tel qu’il doit être jusqu’au jour où sera achevé son revêtement de marbre. »

Difficile de répondre à cette dernière question ; mais toujours est-il que ce chariot, tout comme les bâtons sciés, n’apparaît pas non plus dans le procès-verbal.

De la même manière, le mode d’élévation des cercueils au sommet du sarcophage afin de pouvoir y être placés n’est pas abordé dans le PV de 1861. Là encore, il faut se référer à la presse pour avoir quelque indication (La Presse du 3 avril 1861) :
« Du pied de l'escalier de la crypte , au niveau du sarcophage , on avait établi un plancher en pente , recouvert de tapis , pour que le cercueil pût être monté facilement jusqu'au lieu de la sépulture […] Le cercueil, porté ou plutôt traîné jusqu'au sarcophage, y fut placé par un ingénieux système de machines »
Information relayée par la Chronique parisienne du 17 avril : « Le cercueil, porté jusqu’au sarcophage y fut placé au moyen d’un système de machines »

La translation du cercueil impérial s’est effectuée en plusieurs étapes : sortie de la chapelle Saint-Jérôme, descente des escaliers sur le côté de l’autel, puis suite à l’arrivée au palier intermédiaire, descente de l’escalier de la crypte, et enfin élévation au niveau du sommet du sarcophage de porphyre ; autant d’étapes qui semblent avoir nécessité des modes de transport différents : chariot, port à bras d’hommes, machines ; autant d’adaptations qui ne sont pas abordées par le laconique et imprécis PV de 1861 (ni d’ailleurs dans les instructions de Cambacérès).

Contrairement donc à ce que vous faites depuis votre « scoop » de 2015, il faut lire le procès-verbal de la cérémonie du 2 avril avec prudence ; prudence pour appréhender la sortie de la chapelle Saint-Jérôme, le passage de la porte de la crypte et l’élévation au niveau du sommet du sarcophage de porphyre. Mais aussi prudence pour le transport à bras d’homme dans les escaliers de l’autel puis dans ceux de la crypte ; car sur ce point là - ce point qui vous importe tant- il y a sans doute aussi matière à réflexion.

Ainsi, le Journal des débats politiques et littéraires du 3 avril 1861 écrit ceci : « Le corps, porté par vingt-quatre cent-gardes, a été dirigé vers le nouveau monument » ; suivi le même jour par La Presse : « Le corps de l’empereur Napoléon 1er, porté par vingt-quatre cent-gardes, a été descendu dans la crypte. »
De la même manière, le 13 avril suivant, Le Monde Illustré donnait : « les Cent-gardes, assistés d’hommes spéciaux, ont pris le cercueil dans la chapelle Saint-Jérôme et l’ont transporté dans la crypte souterraine où s’élève le sarcophage »
Dans ce dernier périodique, les « hommes spéciaux » ne sont pas sans rappeler les « charpentiers » de Crépinet, à la différence qu’ici, sans information de nombre, il est clairement dit que ceux-ci portent le cercueil avec les Cent-gardes ; ce qui pourrait expliquer alors les vingt-quatre porteurs du Journal des débats et de la Presse.

Dernière chose : on a vu plus haut Crépinet relaté l’incident du passage de la porte de la crypte, le 15 avril 1861, L’Abeille impériale Journal de la Cour, rapportant la cérémonie du 2 avril, évoquait cet accident-ci: :
« Un triste accident a signalé la descente du cercueil. Ce cercueil était excessivement lourd et a été entraîné par son poids, malgré les efforts des nombreux Cent-gardes qui l’entouraient. Trois de ces braves ont été blessés. »

L’affaire a-t-elle eu lieu ? Crépinet parlant de rumeur d’accident au moment du sciage des bâtons (opération tout de même pour le moins étonnante par le fait, si Crépinet dit vrai, que les organisateurs auraient été incapables d’opérer les mesures préalables et indispensables au passage de la porte...), il y aurait-il un lien entre les deux affaires ? Je ne peux le dire, mais on peut toujours ici remarquer le poids excessif du cercueil rapporté par ce périodique.


Quoi qu’il soit, et pour conclure, n’avoir « aucun doute » sur le nombre de porteurs comme vous le faites en ne vous basant que sur le procès verbal de 1861 ne me semble pas une bonne chose.
L’affaire n’est pas si simple, nécessite de la prudence, et logiquement, de recouper les sources.
Chariot, port à bras par un nombre variable ou non de porteurs en fonction des lieux à traverser ou à descendre, accident, bâtons sciés, machines, il est difficile d’y voir clair ; et surtout, au regard des documents abordés ici, il est absolument impossible d’être catégorique, définitif et péremptoire comme vous vous plaisez à l’être.

Et force est de constater que vous vous montrez plein de certitudes à dessein. S’intéresser aux modalités de translation du cercueil impérial lors de la cérémonie du 2 avril 1861 est en somme tout à fait légitime, et, au final, reconnaître que les documents à notre disposition ne nous donnent pas une vision très claire de l’affaire me semble tout à fait raisonnable.
Pourquoi ne pas le faire ? Pourquoi ne pas prendre en compte l’ensemble des sources, les recouper et les analyser à la lumière des unes et des autres ? Pourquoi ne s’attacher qu’à un ou deux passages et ignorer ou rejeter les informations relativisant ou contredisant lesdits extraits ?
La réponse est au final assez simple : parce que vous vous arc-boutez à cette histoire de substitution pour déclarer péremptoirement que la cérémonie du 2 avril fut, pour reprendre vos mots, « une mascarade », « une supercherie ».

Ce n’est guère sérieux.

Et puis quand on se penche sur un document (ce fameux document du ministère de l’Intérieur et de la direction des Beaux-Arts que vous n’avez pas jugé étonnamment (et c’est peu de le dire...), « sur le moment », ni « utile » (sic), ni « important » (sic)) :
« Le cercueil [ensemble des cercueils hélèniens] devra toujours, soit qu’on l’ouvre, soit qu’on ne l’ouvre pas, être placé dans le cercueil d’ébène
[...]
Le cercueil d’ébène sera enlevé au moyen de quatre leviers réunis pour former deux brancards, et alors douze hommes, six au pieds, six à la tête, enlèveront finalement le cercueil. Ils seront soutenus au besoin par douze autres »

on se rend finalement compte que les douze porteurs potentiellement soutenus par douze autres prévus pour la translation des cercueils hélèniens contenus dans le cercueil d’ébène en 1840, ne sont pas sans rappeler les douze porteurs possiblement soutenus par douze autres lors de la translation de 1861.
Mais n’est-ce pas fort logique après tout puisque ce sont les mêmes objets ?...


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